L'histoire globale : comment l'histoire passée nous aider à anticiper l'avenir - interview Laurent Testot
Dec 01, 2023, 11:07 PM
L'histoire globale : comment l'histoire passée nous aider à anticiper l'avenir - interview Laurent Testot
Comment les entreprises peuvent réagir face à la déconsommation ? Interview Laurent Testot
Laurent Testot est un journaliste spécialisé en histoire globale et prospective, connu pour son approche qui relie ces deux domaines. Il explique que l'histoire globale permet de comprendre l'histoire des civilisations et leurs interactions avec l'environnement, ainsi que l'émergence de la société thermo-industrielle actuelle.
Dans cette interview, Laurent Testot présente son parcours et ses ouvrages, notamment son livre Cataclysme : Une histoire environnementale de l'humanité, publié en 2017, qui est une synthèse de l'histoire environnementale globale. Il mentionne également un ouvrage collectif intitulé Collapsus, co-dirigé avec Laurent Ayet en 2020, qui aborde la question de l'effondrement en donnant la parole à des spécialistes du sujet.
En 2023, Laurent Testot a publié deux livres, dont l'un est coécrit avec Nathanael Wallenhorst, intitulé "Vortex : Faire face à l'anthropocène". Ce livre est décrit comme un manuel de l'anthropocène qui explique ce concept à partir des sciences physiques et appelle à une prise de conscience et à une politisation de cette notion pour éviter le vortex, métaphore d'un chaos vers lequel l'humanité serait aspirée.
Laurent Testot vulgarise le concept d'anthropocène pour le public, en expliquant que l'humanité est devenue la première force de changement sur la planète, affectant les écosystèmes, le climat, les océans, les sols, et la biodiversité. Il souligne l'importance de se préoccuper de notre impact sur la Terre, car nous altérons son habitabilité.
Il explique que l'anthropocène, terme issu de la géologie, reconnaît l'humanité comme la première force de changement sur la planète, affectant les écosystèmes et l'habitabilité de la Terre. Il souligne la nécessité de politiques intégrées et pluridisciplinaires pour réfléchir aux conséquences globales de nos actions, en prenant en compte les interactions complexes entre différents problèmes environnementaux, comme le réchauffement climatique et l'érosion de la biodiversité.
Testot met en avant l'importance de l'histoire globale pour comprendre ces phénomènes à grande échelle, en contraste avec une approche historique traditionnelle basée sur l'analyse des archives qui tend à se concentrer sur des sujets plus restreints. L'histoire globale, transdisciplinaire, associe diverses sciences pour raconter des histoires à différentes échelles, du niveau individuel au global.
Il aborde également la notion d'effondrement, qu'il définit comme un changement radical de nature d'une civilisation suite à des chocs multifactoriels, tels que les changements climatiques, les guerres, les révoltes populaires, et l'érosion des sols. Ces facteurs combinés peuvent mener à des crises majeures, comme celles vécues par les Mayas ou sur l'île de Pâques, des événements historiques souvent cités dans les discussions sur l'effondrement des civilisations.
Il explique que les civilisations agraires du passé se sont effondrées en raison de divers facteurs, souvent déclenchés par des changements climatiques comme des éruptions volcaniques qui entraînaient un refroidissement de la Terre. Ces changements climatiques, même temporaires, pouvaient détruire les récoltes et, par conséquent, déstabiliser une civilisation entière.
Il souligne que certaines civilisations, comme la Chine, avaient développé des systèmes pour faire face à ces crises, notamment en stockant des grains pour plusieurs années.Testot mentionne l'historien Tim Brook, qui a identifié et étudié plusieurs "bourbiers" dans l'histoire de la Chine, des périodes de crise profonde marquées par des famines, des révoltes et des invasions.
Il fait le parallèle avec la situation actuelle, où la Chine, consciente de l'histoire de ces crises et des risques d'un nouveau "bourbier", se prépare activement en accumulant des stocks de grains. Par exemple, en prévision d'un événement climatique majeur comme El Niño, la Chine a acquis suffisamment de grains pour subvenir aux besoins de sa population pendant un an et demi.
Il critique la naïveté de l'Occident, qui tend à penser que de tels événements appartiennent au passé. Il contraste cette attitude avec la préparation chinoise, qui inclut non seulement le stockage de ressources mais aussi des stratégies géopolitiques comme la construction de mini-îles artificielles et une méga flotte de pêche pour sécuriser les ressources alimentaires et revendiquer des pans entiers de la haute mer qui sont actuellement des biens communs internationaux.
Ces constats et plans d'action soulignent l'importance de la mémoire historique et de la préparation proactive face aux crises environnementales et économiques. Ils suggèrent que les entreprises et les sociétés doivent envisager des stratégies à long terme pour gérer les ressources de manière durable et se préparer aux éventuels chocs futurs, en tirant des leçons des civilisations passées qui ont fait face à des défis similaires.
Comment les entreprises peuvent réagir face à la déconsommation ? Interview Laurent Testot
Laurent Testot est un journaliste spécialisé en histoire globale et prospective, connu pour son approche qui relie ces deux domaines. Il explique que l'histoire globale permet de comprendre l'histoire des civilisations et leurs interactions avec l'environnement, ainsi que l'émergence de la société thermo-industrielle actuelle.
Dans cette interview, Laurent Testot présente son parcours et ses ouvrages, notamment son livre Cataclysme : Une histoire environnementale de l'humanité, publié en 2017, qui est une synthèse de l'histoire environnementale globale. Il mentionne également un ouvrage collectif intitulé Collapsus, co-dirigé avec Laurent Ayet en 2020, qui aborde la question de l'effondrement en donnant la parole à des spécialistes du sujet.
En 2023, Laurent Testot a publié deux livres, dont l'un est coécrit avec Nathanael Wallenhorst, intitulé "Vortex : Faire face à l'anthropocène". Ce livre est décrit comme un manuel de l'anthropocène qui explique ce concept à partir des sciences physiques et appelle à une prise de conscience et à une politisation de cette notion pour éviter le vortex, métaphore d'un chaos vers lequel l'humanité serait aspirée.
Laurent Testot vulgarise le concept d'anthropocène pour le public, en expliquant que l'humanité est devenue la première force de changement sur la planète, affectant les écosystèmes, le climat, les océans, les sols, et la biodiversité. Il souligne l'importance de se préoccuper de notre impact sur la Terre, car nous altérons son habitabilité.
Il explique que l'anthropocène, terme issu de la géologie, reconnaît l'humanité comme la première force de changement sur la planète, affectant les écosystèmes et l'habitabilité de la Terre. Il souligne la nécessité de politiques intégrées et pluridisciplinaires pour réfléchir aux conséquences globales de nos actions, en prenant en compte les interactions complexes entre différents problèmes environnementaux, comme le réchauffement climatique et l'érosion de la biodiversité.
Testot met en avant l'importance de l'histoire globale pour comprendre ces phénomènes à grande échelle, en contraste avec une approche historique traditionnelle basée sur l'analyse des archives qui tend à se concentrer sur des sujets plus restreints. L'histoire globale, transdisciplinaire, associe diverses sciences pour raconter des histoires à différentes échelles, du niveau individuel au global.
Il aborde également la notion d'effondrement, qu'il définit comme un changement radical de nature d'une civilisation suite à des chocs multifactoriels, tels que les changements climatiques, les guerres, les révoltes populaires, et l'érosion des sols. Ces facteurs combinés peuvent mener à des crises majeures, comme celles vécues par les Mayas ou sur l'île de Pâques, des événements historiques souvent cités dans les discussions sur l'effondrement des civilisations.
Il explique que les civilisations agraires du passé se sont effondrées en raison de divers facteurs, souvent déclenchés par des changements climatiques comme des éruptions volcaniques qui entraînaient un refroidissement de la Terre. Ces changements climatiques, même temporaires, pouvaient détruire les récoltes et, par conséquent, déstabiliser une civilisation entière.
Il souligne que certaines civilisations, comme la Chine, avaient développé des systèmes pour faire face à ces crises, notamment en stockant des grains pour plusieurs années.Testot mentionne l'historien Tim Brook, qui a identifié et étudié plusieurs "bourbiers" dans l'histoire de la Chine, des périodes de crise profonde marquées par des famines, des révoltes et des invasions.
Il fait le parallèle avec la situation actuelle, où la Chine, consciente de l'histoire de ces crises et des risques d'un nouveau "bourbier", se prépare activement en accumulant des stocks de grains. Par exemple, en prévision d'un événement climatique majeur comme El Niño, la Chine a acquis suffisamment de grains pour subvenir aux besoins de sa population pendant un an et demi.
Il critique la naïveté de l'Occident, qui tend à penser que de tels événements appartiennent au passé. Il contraste cette attitude avec la préparation chinoise, qui inclut non seulement le stockage de ressources mais aussi des stratégies géopolitiques comme la construction de mini-îles artificielles et une méga flotte de pêche pour sécuriser les ressources alimentaires et revendiquer des pans entiers de la haute mer qui sont actuellement des biens communs internationaux.
Ces constats et plans d'action soulignent l'importance de la mémoire historique et de la préparation proactive face aux crises environnementales et économiques. Ils suggèrent que les entreprises et les sociétés doivent envisager des stratégies à long terme pour gérer les ressources de manière durable et se préparer aux éventuels chocs futurs, en tirant des leçons des civilisations passées qui ont fait face à des défis similaires.